Posté le 03/10/22 à 11:58 | Partager! |
Partout dans le monde, les femmes rencontrent des obstacles d’ordre social, économique, culturel, qui limitent leur contribution à la société et à l’économie. Elles sont souvent exposées à des situations de vulnérabilité, favorisées par la banalisation des discriminations, du harcèlement, du chantage sexuel et des violences domestiques. Cette situation est aussi une réalité que vivent les femmes au Gabon. Face à ces violations des droits, les organisations féministes gabonaises sont là, vent debout, pour lutter contre les violences faites aux femmes et obtenir des autorités qu’elles promeuvent davantage les droits des femmes.
Au Gabon, l’égalité femmes-hommes est en passe de franchir une nouvelle étape. En mars dernier, le gouvernement gabonais adoptait trois propositions de lois en faveur des femmes.
La première adoptée par le conseil des ministres, relative à l’élimination des violences faites aux femmes, permettra de prévenir, poursuivre, protéger les femmes contre toutes les formes de violence et de discrimination, de les prévenir, les poursuivre, et les éliminer.
La seconde porte sur la modification et la suppression de certaines dispositions du code civil notamment l’obligation d’obéissance de la femme, le rôle du mari en tant que chef de famille, le choix de la résidence réservé au mari pour en faire un choix commun. La réforme comporte aussi plus de droits pour le/la conjoint∙e survivant∙e. S’agissant du divorce, le consentement mutuel avec ou sans l’intervention du juge est envisagé.
La troisième proposition adoptée modifie le code pénal et apporte une ouverture plus large du droit d’interruption volontaire de grossesse (IVG) de sorte que l’état de détresse des femmes n’aurait plus besoin d’être qualifié de grave. Aussi, l’exigence de l’avis des médecins pour constater l’état de détresse des femmes enceintes est supprimé car les femmes restent seules à pouvoir juger leur état de détresse au moment de la demande.
En dépit de leur présence numérique de plus en plus importante, et de l’engagement de l’État gabonais à réduire les inégalités femmes-hommes, la participation des femmes à la vie politique reste minime. Leur représentativité au parlement, pour la législature 2012-2017 était de 15% contre 19,2% actuellement. S’agissant de la représentativité des femmes au sein du gouvernement gabonais, elle est passée de 29% en 2015 à 33% de nos jours.
La quasi-absence des Gabonaises dans la vie politique s’explique par plusieurs facteurs : machisme, patriarcat et autres valeurs traditionnelles reçues en héritage.
Malgré les progrès accomplis dans la reconnaissance et la mise en œuvre effective des droits des femmes, les inégalités femmes-hommes restent encore (trop) perceptibles au Gabon.
Article initialement publié sur le site Agir Ensemble pour les droits humains
> à voir, le témognage de Nathalie ZEMO EFOUA sur le leadership féminin